Co-vid’ des hauts et des bas…

    Précédemment, je vous faisais part de mon expérience covidesque. Cette publication – tout simplement une tranche de vie partagée d’abord pour le bien commun (prévention, mise en garde, réflexion…)1 – m’a paru responsable et civique. Bon, je sais, dit comme cela, ça fait prétentieux alors que ce n’est évidemment qu’une modeste contribution ; pas de quoi postuler pour le Prix Nobel de Médecine ou de Littérature…ou la légion d’honneur ! 😉

Néanmoins, via les réseaux sociaux et autres, je sais que j’ai bien fait de publier cet article : il me semble qu’il a été une réelle source d’information utile. De plus, ce témoignage m’a permis d’avoir des échanges intéressants, bénéfiques intellectuellement, encourageants et stimulants humainement. Obligé d’employer l’expression consacrée : je dois une « reconnaissance éternelle » à toutes les personnes pour leur soutien, d’une manière ou d’une autre, même silencieusement.

Outre la diffusion, j’avais d’abord un besoin viscéral d’écrire sur le sujet car vous savez bien que, en plus d’être thérapeutique, l’écriture est une de mes passions. Cependant, je n’avais pas prévu une suite car…

Je pensais en avoir fini…

    Eh ben non ! Juste pour vous donner une idée, après avoir eu de nouveaux épisodes de malaises et de fièvre (entre autres) ces trois dernières semaines, je viens de me remettre d’une infection urinaire (Escherichia Coli pour les puristes). Merci à mon Doc de m’avoir prescrit l’antibio adhoc ! Un pur bonheur quand les brûlures mictionnelles s’arrêtent ! (Dorénavant, je compatis avec les femmes qui sont fréquemment sujettes à ce genre d’infection).

J’avais – comme on nous l’explique – à l’esprit qu’il y a les asymptomatiques, les malades modérés (10 jours maxi environ), les malades graves (3 semaines de réanimation en moyenne) et après, on est tous guéris ! (Ou malheureusement décédés !). Mais je viens de découvrir le #apres20jours sur Twitter et je m’aperçois que l’on est nombreux à être symptomatiques pendant 1 mois voire beaucoup plus (40-50-60 jours). Quotidiennement, on nous annonce le nombre de « guéris » : qu’en est-il exactement de cette guérison ? Sont-ils au top de leur forme, réellement tous exemptés de symptômes, de séquelles ? L’immunité est relative… Alors un vaccin, je suis sceptique quant à sa pertinence, son efficacité, son innocuité…  Mais admettons ! Il y aura bien une solution !

Le lundi 4 mai 2020, j’étais à J 40 : la fin de « ma traversée du désert » ? (Vous savez…  Enfin, toute proportion et contexte gardés). Suis-je enfin arrivé au terme de ce voyage en duo ? Ce compagnon – déjà qu’il n’a pas été invité – n’est-il plus mon hôte ? Je lui ai bien signifié que le moment de rompre est arrivé mais il est du genre collant…

Pour la première fois depuis le début des hostilités, il s’est passé plusieurs jours sans nouveau symptôme important (ou conséquence) : YOUPI ! HOURRA ! Bon, si quand même, un p’tit grattage d’une démangeaison sur un mollet s’est transformé en hématome spontané !!! Et un « pincement » au niveau du cœur s’en va et revient, palpitant comme un refrain entêtant (on va dire que c’est de l’angoisse ; à suivre…). Bref, des détails ! (En cours d’exploration).

C’est surprenant mais c’est une des caractéristiques de ce virus : il est joueur ! Comme au loto, on ne sait pas quels numéros vont sortir…et le tirage nous est rarement favorable. C’est chacun sa grille, chacun son Covid. En effet, il y a des symptômes en commun mais on ne les a pas tous, pas dans le même ordre, pas à la même intensité, pas de la même manière… Tout dépend de notre patrimoine génétique, de notre âge, de notre état immunitaire, de nos comorbidités…ou pas !  Une aventure pleine de rebondissements ! (Y’avait mieux mais je n’avais pas coché les bons numéros…de la grille du loto, faut suivre !).

Je pourrais faire un article de 10 pages sur les affres de cette maladie et les méandres qu’elle emprunte tant elle revêt d’aspects divers et variés : ce virus peut affecter tous les systèmes (neuro, vasculaire, respiratoire, urinaire, digestif…) donc potentiellement tous les organes. Comme cela a été le cas pour moi à un niveau moindre mais malgré tout parfois bien pénible. Je vous épargne la longue liste de manifestations du virus sur mon corps et mon mental. L’angoisse n’est pas une vue de l’esprit et cette pathologie en génère tellement que l’on pourrait dire que ça en devient un symptôme à part entière. J’avais la hantise de me retrouver en réanimation avec les conséquences que ça implique : des mois de rééducation voire un décès. Je ne peux me résoudre à ne pas avoir présentement une pensée bienveillante envers ces patients quel que soit l’issu de leur hospitalisation. Dieu merci, je n’ai pas eu de dyspnée et mes poumons, tout au moins en apparence, n’ont pas été touchés. Une étude semble montrer les bienfaits de la nicotine et comme je vape depuis 15 mois…

Des traitements ?

   Oui, plus ou moins si on a développé une forme grave et que l’on est hospitalisé. Et encore, on connait les polémiques sur l’hydrochloroquine, qui fonctionne un peu partout dans le monde sauf en France (à part Marseille, et ailleurs mais de manière non reconnue) et sur l’artémise (Madagascar).  Dans la majorité des cas, sans dyspnée, on reste à la maison avec pour seule indication du paracétamol…  Et de mettre un masque (si on en a) ! Super ! Magniiifike ! (Cristina sort de ce corps).

Dans mon précédent article, j’ai expliqué ce que j’ai fait pour aider mon corps à lutter contre ce virus. J’ai utilisé des huiles essentielles pendant 1 mois (que j’ai arrêté pour laisser mes défenses immunitaires agir seules). Jusqu’à maintenant, j’ai pris de la vitamine C (jusqu’à 4 gr/jour) et du zinc (et je vais continuer pendant longtemps en diminuant la dose). J’ai un traitement homéopathique prescrit par mon médecin traitant. J’ai commencé les probiotiques. Et je bois beaucoup d’eau. Par ailleurs, je pratique des exercices de relaxation (respiration abdominale, cohérence cardiaque…) et l’EFT (non, ces alternatives ne sont pas de l’autosuggestion : elles sont même reconnues médicalement)). Je suis persuadé que tout ce que j’ai mis en place (avec l’appui de personnes qui se reconnaitront) a eu une influence positive. Quoiqu’il en soit, un bilan sanguin, que je viens de faire, confirme que je n’ai plus de terrain infectieux. Une bonne nouvelle !

En aucun cas, mon ressenti et ma médication n’ont valeur de généralité. Surtout pas ! Chacun doit trouver ce qui lui convient, en fonction de son vécu, de ses connaissances, de ses intuitions. J’insiste sur le fait que je ne relate que mon expérience et je ne saurai être responsable de vos pratiques.

La plupart des gens ne sont et ne seront pas touchés par ce virus, d’autres seront asymptomatiques, d’autres auront tel ou tel symptôme, et basta ! Les cas les plus graves restent minoritaires. Ne vous laissez pas emporter par l’ambiance anxiogène. Le stress et la baisse du moral ne sont pas bons en général et encore moins pour aller vers la guérison.

Le travail, c’est la santé !?

   Les arrêts de travail se sont succédé (prolongés semaine après semaine car j’imaginais à chaque fois que ça allait s’arranger). Et puis, je vous l’ai dit précédemment, je ne voulais pas abuser (culpabilité) et je ne suis pas habitué à m’arrêter pour un oui, pour un non mais là, j’ai dû accepter cet état de fait. Comment reprendre quand on est fatigué au bout de 500 m de marche, que l’on a des pattes de mouche à la place des jambes de cyclistes ? (-10 kg alors que je bouge un peu et me nourris ; cela vous donne une idée du résultat après 3 semaines de réanimation où il faut réapprendre à marcher…). Mais ça suffit ! Y’en a marre ! Je veux au moins essayer de retourner au travail. Mes collègues me manquent ! Eh, oui, c’est possible ! La reprise sera probablement effective lors de la publication de cet article, c’est-à-dire la semaine du 11 mai (pas vraiment original 😉). Et si je ne vais pas bien, je serais sur place, à l’hôpital, pour être pris en charge (quoique les cordonniers sont les plus mal chaussés).  On peut et on doit rester positif et optimiste (simple à dire). Tout est relatif : un mal (transcendé) peut aussi être un bien ; ah bon ? !

Une opportunité ?

   Dans les pires moments, je ne pensais qu’à sortir vivant et sans préjudice de cette aventure, au moins pour mes enfants encore jeunes. Oui, j’ai eu peur, très peur. Mais maintenant, je me dis que c’est peut-être une chance. Je pense que c’est le cas de la plupart des personnes qui ont vécu un évènement où la « faux » leur est apparu comme dans un bad trip… Le clap de fin. Je pense notamment à des amis victimes d’infarctus, qui relativisent maintenant les aléas de la vie. Être malade engendre, certes des peurs, mais aussi des questionnements, des remises en question. J’ai eu la chance d’avoir des réponses. Après mon « entrevue avec Dieu », j’ai eu l’intuition qu’il fallait que je me tourne vers mon « être intérieur ». Non, je n’ai pas perdu la tête ! j’ai passé l’âge de la crise de la cinquantaine et je ne sombre pas dans un quelconque mysticisme. Le confinement n’a pas altéré mes fonctions cognitives (enfin, je ne pense pas !). Bien au contraire !

Cette maladie, c’est une porte ouverte vers une spiritualité consciente ; c’est le début d’une nouvelle aventure bien plus passionnante, le rebondissement qui valorise l’intrigue du film ou du livre, une nouvelle histoire dans l’histoire. En effet, je mesure davantage ce qui est essentiel dans la/ma vie. J’en avais déjà une idée théorique mais là, je sais que je peux, que je dois et comment aller dans ce sens, dans le bon sens. J’ai pris conscience de l’importance de mettre en pratique ce que je sais déjà, et bien plus encore ! J’ai découvert d’autres possibles. J’ai soif de l’être, je suis arrivé à satiété de l’avoir. Le changement, c’est maintenant et surtout une affaire personnelle intime. Ce n’est pas la société dans son ensemble qui va changer d’elle-même spontanément ; c’est à chacun d’entre nous de changer individuellement pour apporter sa part afin que le monde évolue globalement vers une certaine harmonie. De là, tout ce qui peut polluer mon chemin, désormais, je l’évite… Je lévite ?! 😉

Information-désinformation-manipulation-intoxication…

  Comme vous, j’ai regardé des kilomètres de vidéo, j’ai lu des hectares d’articles, j’ai entendu des hectolitres de mots de peur, de haine, de contre-vérités … Une activité sans effort physique, juste ce qu’il me fallait ! Oui mais non !

Au début, je dévorais tout et puis, j’ai eu la nausée : j’ai mis de la distance avec les médias d’infos en continu (pas de pub) dont je ne suis déjà pas du tout friand. Puis, mon œil critique s’est détaché aussi des autres médias. Mais je voulais apprendre et comprendre la situation sanitaire, « ma » maladie et ses conséquences. J’ai donc surfé sur le web, regardé les liens que l’on m’a envoyé. Du convaincant, du possible, du farfelu…J’en ai fait une overdose et cela n’a fait que majorer mes angoisses. Alors je me suis éloigné du chemin tout tracé, et je me suis heurté à la vérité sans concession de ceux qui ont tout compris, preuves à l’appui disent-ils, dont on s’aperçoit en creusant un peu que ces mêmes personnes ne sont pas si cleans que ça…

Bref, à ce stade de saturation, je ne regarde plus rien ou presque. Je suis très sélectif. Exit les politiciens menteurs, exit les experts autoproclamés ou désignés, exit les spécialistes corrompus, exit les gourous de la « Terre plate », exit les sachants qui croivent…  Vous me fatiguez tous tout autant que ce virus !

  • On a manqué de masque et on a masqué le manque !
  • On a dit une chose un jour et l’inverse le lendemain ou on l’annule voire on nie l’avoir dite !
  • On ne donne pas la possibilité objective aux malades de se soigner !
  • On interdit aux médecins libéraux et aux pharmaciens de faire leur métier éthiquement !
  • On confine la liberté sans discernement et on déconfine pour le bien des travailleurs !
  • On surveille et verbalise en masse…

         Liste non-exhaustive.

Les jours d’après…

Malgré un optimisme confiant, c’est difficile de se projeter dans l’avenir en pensant que tout va bien se passer. Je ne peux m’empêcher de craindre le pire. Il y a tellement de comptes à rendre ; des procès sont déjà dans les tiroirs des avocats, des mouvements sociaux ne demandent qu’à s’exprimer, des manifestations couvent…avec comme réponse la répression violente ! (Les stocks de LBD sont au max !). Après avoir été des héros, les soignants et autres vont-ils enfin être considérés à leur juste valeur ?

La course aux profits va-t-elle se calmer ? Non ! Les actionnaires ont déjà empoché des dividendes colossaux pendant cette crise sanitaire… Va-t-on se saisir de la pandémie pour réinventer le monde pour construire une société équitable, juste, responsable ? Je suis dubitatif. Certes, on a constaté de la bienveillance, de l’entraide, un sursaut d’humanité mais l’Homme a la mémoire courte…et des crédits à rembourser, un besoin conditionné de changer de smartphone, des rêves d’apéros et de vacances…

En attendant des jours meilleurs, l’heure est au déconfinement. Un entre-deux. S’agira-t-il de « Contrôler des crétins ou informer des hommes libres » ?

En attendant que l’on mette « Bas les masques », je vous souhaite le meilleur.

Prenez soin de vous et des autres.

Chriss Brl

——————–

1 Pour les trolls, les rageux, les aigris, les cons, faut-il préciser que ce n’était en aucun cas pour en tirer une gloriole, une vanité ou je ne sais quelle mise en avant : aucune fierté d’avoir chopé cette pathologie (ceux qui y ont échappé ne doivent pas non-plus fanfaronner). J’dis ça au cas où…

9 réponses

  1. Lepicier dit :

    Merci Chriss, pour ce témoignage !
    Je n’ai, pour l’instant, pas été touchée, de près où de loin par ce Virus, mais je me retrouve beaucoup dans ta façon d’appréhender et « cette chose » de dans l’avant, le présent, et l’après !

  2. Chriss Brl dit :

    Merci ! Prends soin de toi. Ça va aller.

  3. Le Joly dit :

    Juste waouhhh…
    J’espère sincèrement que la reprise s’est bien passée, que tu vas allez de mieux en mieux pour savourer ta Vie 😉
    Prends soin de toi et des tiens.

  4. Chriss Brl dit :

    Oui, la reprise s’est bien passée ; ça m’a fait tout bizarre quand même…
    Merci pour tes souhaits.
    Prens soin de toi et des tiens également.

  5. flemaire59 dit :

    bonjour un ami motard (je ne le suis pas 🙂 ) m’a fait suivre ce texte car il sait que j’aie aussi les beaux mots
    j’ai moi meme été patient Covod-19 « léger  » et je partage à200 % tous les ressentis et les réflexions de votre prose.
    j’ai fait pareil que vous concernant ceci :
    je vous cite « Bref, à ce stade de saturation, je ne regarde plus rien ou presque. Je suis très sélectif. Exit les politiciens menteurs, exit les experts autoproclamés ou désignés, exit les spécialistes corrompus, exit les gourous de la « Terre plate », exit les sachants qui croivent… Vous me fatiguez tous tout autant que ce virus ! »

    pour le reste ma chérie étant pharmacien … je crois qu’on se comprend

  6. Chriss Brl dit :

    Bonjour,

    J’ai bien une idée de qui est votre ami motard. 😉

    Merci pour votre commentaire. En effet, je pense que nous nous comprenons.

    J’espère que vous allez au mieux maintenant.
    Bonne continuation.

  1. 19 mai 2020

    […]  Désolé d’avoir déserté ce site mais j’ai eu comme excuse de choper le Covid-19… 😉 Je me permets de partager mon témoignage sur cette expérience peu banale ici car cela peut être utile. J’ai donc publié un article au bout d’un mois : Covid’ de sens ?!  Je pensais que c’était fini mais non ! J’ai donc écrit un autre texte : Co-vid’ des hauts et des bas… […]

  2. 21 juin 2020

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