« L’être pour Elle » (érotisme) (Part. 1).

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     J’ ai si souvent rêvé d’ELLE !

  Combien de fois suis-je mort et ressuscité, la tête posée sur sa poitrine généreuse, une main glissée entre ses cuisses chaleureusement et outrageusement entrouvertes, le souffle court, après une escapade aventureuse dans ses jardins, dans ses collines, dans ses vallées, dans ses grottes ? Un mirage, peut-être ?
Qu »il est beau de rêver mais…il vaudrait mieux vivre ses rêves que rêver de vivre, non ?

Ah, que la vie est injuste ! Que Cupidon est stupide ! Il m’envoie Aphrodite et elle se refuse à moi ! Un comble ! Des amis, nous ne saurions qu’être ! Oui, je ne suis qu’ un ami à ses yeux alors que la nature de mes sentiments pour elle, est tout autre.

Ce n’est pas qu’une envie bestiale de forniquer, quand bien même je la désire si fortement ! L’amour transi n’aurait-il point  droit d’être érotique ?

Je l’aime ! Elle le sait pourtant ! Poème après poème, j’ai vidé mon coeur, mes tripes…mais mes noix restent bien pleines; j’ai dénudé mon âme…mais mon corps est toujours aussi habillé de pénitence !

– Le sexe ne se commande pas…Il faut un désir commun !   m’a-t-elle affirmé à maintes reprises…

Mes élans n’activent pas ses hormones; elles restent imperméables à mes dires, insensibles à mes timides, maladroits et ridicules assauts. Inexorablement, sa petite culotte n’a pas besoin d’essorage: elle reste désespérément sèche !

J’ai pourtant de l’espoir: ELLE me donne, à chaque fois que je viens la voir dans son studio, un léger parfum de flirt juvénile, ne se limitant, certes, qu’à quelques embrassades, quelques étreintes tendres et légères. Il en est ainsi ! Et puis, je rentre chez moi le coeur empli de palpitations tels les tambours du Bronx en concert, l’esprit tuméfié et lourd…comme mon caleçon !

ELLE m’obsède et m’obsédera toujours !

Son amitié pour moi ne me donne que des accès fébriles de ruts inassouvis ! Il ne me reste plus que la masturbation pour ne pas imploser ! (NDA: je sais: j’exagère !)

Point de levrettes, point de descentes à la cave, point de longues caresses, point de pénétrations furieuses…

« La masturbation…la seule drogue que l’on a toujours sur soi » disait Jean-Edern Hallier.

Dussé-je me branler allègrement, j’imagine ma langue titillant, triturant, mordillant interminablement son clitoris; mon membre allant-venant entre ses lèvres gourmandes et, à l’apogée du désir, lâchant la purée par longues saccades, sur sa poitrine opulente, en un soulagement tel que j’eusse accompli l’ascension inédite d’un Haut Sommet…pour mieux retrouver ensuite la plaine dans un raz de marée de plaisir partagé.

MademoisELLE écrit de la littérature érotique ! Comment ne pas fantasmer ? Comment ne pas m’enivrer en repensant à nos chaudes discutions  ? Comme  tous les hommes: je bande ! Comment faire autrement ?

Quand bien même, elle n’aurait écrit que des discours politiques, des essais cliniques, des contes pour enfants que cela ne changerait rien à l’affaire. ELLE est un tout ! ELLE est la serrure pour ma clef, des lèvres pour mes baisers, bien sûr, mais aussi des oreilles pour mes mots, des yeux pour mon coeur et mon âme.

Platonique amour. Amitié ambigüe. Un idéal ? Je ne le sais point mais une marche vers un idéal, assurément !

 

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Elle est là ! Oui, chez moi ! Enfin… Elle vient juste récupérer des documents…

Cependant, je pensais qu’ elle ne viendrait jamais chez moi de peur qu’en terrain inconnu, elle se sentit vulnérable. In fine, on se connaissait, en fait, bien peu…Pense-t-elle en secret, que je peux être potentiellement un pervers psychotique ? Un manipulateur ? Un être malmené par des fantômes, un…que sais-je encore ? J’espère que non ! Ô que nenni ! J’en serais malade qu’elle pensât cela !

On disserte tantôt sagement, tantôt enflammé, sur son roman, ses projets…devant un thé à la vanille et je ne peux m’empêcher de penser que notre amitié pourrait être tout autre. Ah, le parfum de la vanille -ELLE est des Iles- m’emporte dans des nuits torrides, m’enveloppe de douceurs suaves, me transporte dans d’interminables cabrioles… Nous dansons nus au soleil. Nos effluves mélangés sur le sable chaud…

Ne me dites pas que vous n’en rêvez pas de cet exotisme…qui rime si bien avec érotisme !

Je parle à bâtons rompus pour ne pas me perdre dans mes pensées, pour m’ôter de l’ idée toutes tentatives d’approches à l’issue incertaine et donc frustrante. Je reste sage voire distant, impassible à ce que mes yeux me permettent de voir…impuissant, en quelque sorte !

Je suis assis sur une chaise de bureau et elle est là, tout près, sur une sorte de transat d’intérieur. Je ne m’attarde pas sur sa nouvelle coiffure; pas plus que sur sa bonne mine. Pourtant, ELLE resplendit scandaleusement !

Une jupe courte en jean laisse deviner sa croupe aguicheuse -sans le vouloir- et avenante à souhait; d’épais collants multicolores galbent ses jambes; son pull moule ses seins qui, à chaque fois que nous nous voyons, me paraissent, de plus en plus, énooormes !

Décidément, changer de lunettes devient plus que nécessaire !

« Une poitrine voluptueuse, c’est mieux que dire gros nichons ! » me glissera-t-elle à l’oreille, plus tard dans la soirée ?

Je me sens happé par ces deux obus; je préfère lui parler en ne la regardant que peu souvent: il me faut lui prouver -à défaut d’être poli- que je sais distance garder, que j’ai  eu une éducation respectueuse de la Femme…et surtout que j’ai enlevé de ma tête les convulsions amoureuses de nos précédentes rencontres.

Indifférence.

C’ est alors qu’elle se lève d’ un bond !

– Où sont les toilettes ?

Je lui indique sur un ton neutre.

La porte demeure ouverte; je n’en déduis rien: j’ai aussi l’ habitude -peut-être est-ce dû au fait de vivre seul- de faire de même.

Elle m’appelle. Je crois un instant que je deviens schizophrène ! Je ne peux admettre que c’est bien ELLE qui me parle!

– Franck, viens ! s’écrie-t-elle. Un rire très sonore s’échappe des wc…

Mon sang se fige.  Je faux de tomber de ma chaise.

– J’arrive ! répondis-je, sortant subrepticement de ma torpeur

Elle est assise sur la cuvette du wc, la jupe et la culotte sur les chevilles; son minou me regarde droit dans les yeux. Je jubile intérieurement! Elle se leve tout naturellement, réajuste ses vêtements et me demande ce que je fais là; je lui fais remarquer que c’est elle qui m’a dit de venir…Elle disparait sans un mot, sans un regard, dans la salle de bain attenante. Je reste planté là, devant la porte cette fois-ci fermée.

Juste pour se laver les mains ? pensé-je, un sourire aux lèvres.

 

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Je retourne à mon bureau et me plonge dans le net. La lecture de mes mails, les visites sur divers sites, les commentaires sur les forums me laissent dubitatif: ELLE me prend tout l’espace, tout le temps, toute mon énergie. ELLE est si présente en moi que rien ne me distrait.

Suis-je en plein cauchemar ? L’eau de la douche qui ruisselle, me montre une autre réalité. Je l’entend à travers le mur: elle chantonne…mon imagination fertile se met à divaguer -la vision de son minou m’aveugle encore !

Sans perdre la raison pour autant, je me fais la réflexion suivante: joue-t-elle un jeu ? Quel jeu ? Elle n’est plus elle-même me semble-t-il. ELLE, qui est si joyeuse, si communicante, a-t-elle une dualité si contradictoire; est-elle une sorte de Miss Hyde & Doctor Jekyll ?  Je me surprend à l’ accabler de tous les maux.

Je ne suis pas de nature parano et je vais me confier à mon destin pensé-je. Alea jacta est !

– Eh alors, la serviette, elle vient à pieds ou tu me l’amènes ? grommèle-t-elle. ELLE s’est isolée depuis une vingtaine de minutes…

Les quelques mètres qui séparent mon bureau-salon-salle à manger-chambre de la salle de bain me paraissent étrangement longs: j’hésite… ELLE réitère sa demande; j’accours !

A quoi pense-t-elle ? Qu’attend-t-elle de moi ?

J’ouvre la porte. Un bras dépasse de la cabine de douche… Je lui tend un drap de bain en regardant machinalement le sol carrelé. Sans doute une déformation professionnelle ! A l’hôpital, le respect de la pudeur est essentiel.

Alors que je quitte la pièce, elle m’enjoint de rester afin de…l’aider à se sécher ! Je n’oublierai jamais cet instant où elle enjamba le bac, se retrouvant intégralement nue sur le tapis,  splendide beauté d’ébène, rougissant mon égo . Tout mon être est en érection !

Il n’y a plus qu’une serviette entre mes mains et son corps. Plus qu’un simple tissu !  Si peu de matière…

Évidemment, c’est l’ instant pour… le moment ou jamais de… mais une sonnerie concomitante au vibreur de mon portable se fait entendre ! Fixé à ma ceinture, mon téléphone devient un intrus; comment un tel indésirable ose-t-il couper mon élan vit-al !

Je n’ai pas le temps de m’en saisir que l’humide serviette mauve  déjà m’échappe; ELLE me pousse hors de son intimité, hors de proximité.

Je suis pourtant d’un naturel empreint de zenitude, de patience, de douceur…que là, je ne peux contenir mes émotions…et le reste !

– Et alors ? ! C’ est quoi le problème ? dis-je, poussant la porte et pénétrant à nouveau dans la salle de bain. ELLE marque une fine stupéfaction: visiblement, elle nimbe son impudeur d’un subtil étonnement, à moins que ce ne soit mon entrée en résistance, mon opposition ferme qui la décontenance.

Mon excitation en est décuplée…si tant est que cela en soit possible ! Je jette la serviette et ELLE s’enveloppe dans mon peignoir. Puis, lui prenant la taille, je la dirige vers le canapé où elle s’assied . Mon pantalon est déjà déboutonné; ma queue est à la hauteur de son visage.

 

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Je ne sais ce qui me prend ! Je range mes attributs à leur place initiale. La chaise de bureau m’accueille à bras ouverts. Pourquoi ai-je renoncé si près du but ? La peur de perdre ou la peur de vaincre ?

Non, pas de cette manière-là ! Juste une autre idée de la chose…

 

(à suivre…)

Le 12/04/2012 – © Chridriss

Pas de réponses

  1. Ryel dit :

    J’ai bien aimé la première nouvelle.
    L’histoire ne nous dit pas si c’est resté au stade platonique ou si ça a pu évoluer dans le sens souhaité ^^

  2. J’avais même oublié ce texte (il faudrait peut-être que je bloque l’accès de mon blog au mineur ?).
    Cette nouvelle est une tentative, un essai, presque un défi, suite au succès d’une amie dans le même genre littéraire, je me suis pris au jeu de cette exercice. Puis, j’ai laissé « ça » de côté…
    L’histoire est né de mon imagination avec une part de vécu, bien sûr ! lol
    J’y reviendrai…un jour ! 😉

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