Kaar Kaas Sonn: des rêves …et une grève de la faim !
Afin de sensibiliser et de faire réagir l’opinion public en France, et au Tchad – parce que là-bas, on ne peut que se taire à cause des représailles – l’homme et l’artiste Kaar Kaas Sonn a décidé le 4 juin 2013 de faire une grève de la faim en lien avec, dit-il « les arrestations arbitraires d’hommes politiques et de journalistes tchadiens, pour protester contre le flou de la justice tchadienne (…) ; pour attirer l’attention de l’opinion internationale sur ce qui se passe au Tchad (…) et obtenir la libération de ces personnes détenues sans respects des règles de droit » suite à la tentative de coup d’État de mai dernier. Comment ne pas être inquiet du sort de ces personnes puisque même les réseaux sociaux sont restés silencieux ?
Jusqu’à ce que cet homme (de) droit, qui ne courbe pas l’échine devant l’injustice, profite au mieux de sa notoriété pour lancer un cri du cœur au détriment de son propre corps – qui accusait déjà le choc au 6e jour de grève. C’est pourquoi, il annonça une parenthèse nécessaire mais le combat continue si rien ne bouge ! Il fût invité, lundi 10 juin 2013, au journal des auditeurs sur Africa n°1.
Les mots donnent de la vie aux maux.
L’acte donne du sens aux mots.
Au décès précoce de son père se sont ajoutées les affres de la guerre civile durant l’enfance. Est-ce d’avoir frôlé la mort qui a forgé la conscience politique humaniste et non-violente de l’homme ?
Dénoncer, revendiquer, dire sa vérité sur le Tchad est un leitmotiv que l’on retrouve aussi dans ses chansons telle « Berceuse pour un tyran ». Même si lui prétend être « désengagé car il n’adhère à aucune doctrine » ; c’est ce que l’on nomme un artiste engagé…avec lui-même !
À Laval , le 4 juin 2013. ©Bernard Girault
PORTRAIT
Kaar Kaas Sonn – « l’enfant qui connaît » en langue nangjere, sa langue natale – de son vrai nom Noël Flavien Kobdigué, est né au Tchad en 1973. Auteur, compositeur, interprète et également romancier, l’artiste s’exprime en langue française, langue de sa femme (marié en 2003), de sa ville (Laval), de son autre pays. C’est un artiste majuscule, de part sa taille, bien sûr (1m96) mais surtout par ses mots, étant dit-il « le fils putatif du poète moustachu, aède sétois aujourd’hui disparu » dans un de ses titres « Fils de Brassens ». Tout comme son maître, il s’accompagne à la guitare pour mieux poser ses mots caustiques, incisifs, provocateurs…mais dans différents styles musicaux : Lapiro de M’Banga (chanteur camerounais), Lucky Dube, Bashung ne sont jamais très loin non-plus…
C’est, d’abord à 11 ans, un dictionnaire qui lui donna l’amour du verbe ; fort de cela, il « alphabétise » les enfants de son quartier. Son goût pour les belles lettres ne faiblit pas et, quelques années plus tard, il découvre le Rap et commence à écrire des textes. Licence de droit obtenu en 1995, il entre à l’École nationale d’administration au Tchad; puis, devient enseignant et consultant. Il travaillera également à la Présidence de la République tchadienne et au Ministère tchadien des Affaires étrangères.
En 1999, sélectionné pour l’émission « Questions pour un champion », il vient en France pour la 1ère fois et est finaliste. La Suisse l’accueille pendant 2 ans où il suivra des études d’économie.
Devenu français en 2004, il enseigne le droit, l’économie et le marketing à Laval où il vit – entre albums et concerts – avec sa femme.
Discographie :
– Ballade d’un récalcitrant (1999)
– Chic choc chèque (2001)
– TACATACATACATACATA- 2006
– Qui Endort Dine – Believe – 2009
– Crépuscule de l’idéal – 2012
Bibliographie :
– « Présomption d’inconscience » (2000) (poèmes)
– « Larmes sèches (nouvelle).
– « Au Sahel, les cochons n’ont pas chaud » (éd. Kuljaama, 2007, rééd. La Sève, 2010).
– « Avec nos mains de chèvre »(éd. La Sève, 2010)
– « Le Prix des agneaux » (éd. Sao, 2011). Prix Nimrod du roman 2011.
Vous pouvez le suivre ici :
https://www.facebook.com/kks.kaarkaassonn
http://www.myspace.com/kaarkaassonn
http://www.deezer.com/fr/artist/1179132
Son groupe « La Bande d’ Aouzou » :
– Jean-Jacques Robertine : Basse
– Thomas Conoir : Guitare
– Fabien Fouchard : Batterie
– Yoan Chrétien : Percussions
et lui-même :Guitare/Chant
À Paris, au Trocadéro, Place des Droits de l’Homme, le 08 juin 2013 où de nombreux soutiens lui ont rendu visite. ©Abdelkerim Yacoub Koundougoumi
Bon courage !
Chriss 😉
Le 11/06/2013 – © chridriss
Héééééeeee Chriss, bel article! Chapeau. On ne pourra jamais assez relayer son action. Merci merci merci.
Je t’en prie ! Merci pour ton compliment !